Très peu connu du grand public, les zoonoses constituent un véritable problème de santé publique avec ses conséquences socio-économiques dramatiques.
La zoologie désigne la branche de la biologie consacrée à l’étude du règne animal. Cependant il arrive que ce règne animal soit victime de certaines infections qu’il transmet à l’homme et vice versa. on parle alors de zoonose. Le Cameroun pays d’Afrique centrale avec sa faune riche et variée est fréquemment victime des zoonoses qui affectent la santé humaine et entraîne des pertes économiques considérables. L’on se souvient comme si c’était hier de la grippe aviaire qui a fait des ravages en 2016 au Cameroun.
En effet cette année là un foyer de grippe aviaire H5N1 avait été détecté au Cameroun entraînant la decimation de près 15 000 volailles. Un véritable coup dur pour les fermiers qui ont fait faillite. Une faillite qui aura des répercussions sur l’économie du Cameroun. Malgré les mesures prises par l’état du Cameroun en concertation avec les autres pays de la Cemac la grippe aviaire a fait des ravages. De nombreux fermiers ont été contraints de vendre leur volaille à vil prix. Alors qu’on croyait la page cette zoonose (grippe aviaire) tournée, cette pathologie a refait surface en février dernier dans le département de la Mifi région de l’ouest.
Selon un article publié à ce sujet sur le site internet La Voix Du Paysan, la grippe aviaire a été détectée dans une ferme de ce département. La détection de cette zoonose a suscité la réaction du gouverneur de la région de l’ouest. Dans un communiqué signé à Bafoussam le 6 février 2022, Awa Fonka Augustine a institué une barrière sanitaire autour de la ferme touchée par l’influenza aviaire H5N1, l’abattage de tout le cheptel, l’incinération et l’enfouissement sur contrôle des services vétérinaires, suivis de la désinfection des locaux. Dès lors des enquêtes épidémiologiques ont été engagés dans les fermes avicoles, couvoirs et marché de volailles sur l’ensemble de la région de l’ouest pour détecter les causes du mal et contenir l’agent pathogène.
En dehors de la grippe aviaire nous avons également la rage qui est une zoonose qui est transmise à l’homme par un chien enragé à la suite d’une morsure et du contact avec sa salive. Bien que connu du grand public, la rage est une zoonose très dangereuse car il n’existe pas de traitement. En effet, une fois que les signes de la maladie ont commencé chez le patient mordu par un animal domestique ou sauvage, 30 à 45 jours après la morsure ou période d’incubation seuls les traitements palliatifs sont administrés. Lorsque le virus n’a pas encore atteint le système nerveux, le patient peut être pris en charge et sauvé. Cependant il demeure important de se faire vacciner après la morsure par un animal.

Au Cameroun, dix zoonoses ont été reconnues comme prioritaires avec des conséquences sanitaires socio-économiques importantes par le programme zoonoses. La variole de singe fait partie de ces zoonoses prioritaires. Cinq cas de cette variole ont été recensés en juillet de l’année courante dans les régions du Centre, du Nord-ouest et du sud-ouest.

Au regard de tout ce qui précède, il apparaît clairement que les zoonoses constituent un véritable frein au développement socioéconomique du Cameroun. Il est donc indispensable que des campagnes de sensibilisation à ce sujet soient organisées non seulement par le ministère en charge des pêches et de l’élevage en synergie avec le ministère de la santé publique, mais aussi par les organisations de la société civile afin de préserver les populations des dégâts liés aux zoonoses.
Rodrigue Djengoue.