Localisé dans les régions du centre et du sud Cameroun, le peuple béti qui est composé de plusieurs groupes a une provenance mythologique.
Les Béti Be Nanga ont pour ancêtres Nanga qui était un bantou albinos. Il aurait eu sept enfants : Kolo Béti, Meka Béti, Eton Béti (Les maka), Bulu la fille, et Ntumu, le dernier-né. Bulu étant la seule fille de Nanga, ses descendants, les Bulu ne sont donc pas les betis mais plutôt des « Ban Ngon Béti » c’est-à dire leur neveu. Le peuple Béti comprend donc entre autre les Eton, les Ewondo, les Bene, les Bulu, les manguissa et les Ntumu. Chacun de ses grands groupes cités possède plusieurs sous-groupes et grande familles.
L’origine de ce peuple est incertaine. La légende raconte que fuyant les foulbés au 18e siècle (notamment Ousman Dan Fodio, un chef musulman venant de la région de l’Adamaoua, qui avait décidé d’islamiser tous les peuples animistes) ils traversèrent tous la forêt et arrivèrent au bord de la Sanaga. Face à la difficulté de traverser le fleuve, Dieu fit apparaitre un serpent mythique, un grand et long serpent boa ou totem appelé Ngan-Medza pour leur venir en aide. Ils se mirent donc à traverser la Sanaga sur le dos du long reptile. La traversée se faisant à la tombée de la nuit, lors de la traversée du dernier groupe, la personne qui tenait la torche de bambou afin d’éclairer la traversée se tenait à la queue du serpent. Ce dernier curieux de savoir sur quoi ils traversent torcha le dos du reptile et laissa tomber involontairement quelques flammèches sur le dos de Ngan-Medza le long reptile qui se retourna renversant dans le fleuve tous ceux qui étaient sur son dos.
Une autre version de la légende précise aussi qu’un guerrier nommé Kolo Koulou ayant une lance en voulant s’appuyer sur ce qu’il pensait être un tronc d’arbre pour ne pas perdre son équilibre ou pour satisfaire sa curiosité et sonder ceux sur quoi il traversait planta sa lance sur le dos de Nga Medza qui se blessa et se renversa. Il y aurait eu quelques survivants et blessés rescapés du naufrage qui s’en est suivi. Cependant, ceci empêcha donc les dernières tribus Béti restées au bord du fleuve pour attendre leur tour de rejoindre l’autre coté de la rive et ils demeurèrent jusqu’à ce jour de l’autre coté de la Sanaga. La construction d’un pont d’Ebebda, permit des échanges à nouveau entre les deux groupes.
R.D.