La séance d’entraînement des lions indomptables du Cameroun d’hier mardi était ouverte à la presse. Au cours de cette séance nos confrères de Radio équinoxe présents au Qatar ont tendu leur micro aux journalistes sportifs camerounais Colbert Yompang et Guy Bertin Nsigue qui ont donné leur avis sur l’affaire André Onana. Réactions.
Colbert Yompang : « C’est quelqu’un qui réclame son statut de cadre dans l’équipe »
Au sujet de l’exclusion d’André Onana.
Colbert Yompang : La dernière conciliation d’hier a échouée. Il (André Onana) a estimé que c’était de le réduire que de lui présenter un projet de communiqué déjà avec tous les points arrêtés sans qu’il ait son mot à dire. Il a refusé de signer. Réduire cela à il y a deux ou trois jours c’est faire une erreur. Rappelez vous pendant la coupe des nations c’est André Onana valeureux qui se présente en conférence de presse et dit ne tirez plus sur mes jeunes coéquipiers. Si vous voulez tirer, tirer sur Aboubacar, tirer sur moi.
C’est quelqu’un qui réclame son statut de cadre dans l’équipe. Il l’a fait savoir après le match contre la Serbie. L’entraîneur n’a pas apprécié estimant que au plus haut de son statut de cadre cela ne lui donnait pas le droit d’imposer un certain nombre de choses. Nous regrettons que ni lui, ni les dirigeants de la Fecafoot, l’encadrement technique n’aient clairement communiqué jusqu’aujourd’hui. Et quand vous n’avez pas l’information, vous allez dans la poubelle ou au super marché pour le chercher.
Guy Bertin Nsigue : « On s’est dit qu’en 2022 on n’allait vivre une coupe du monde tranquille »
Au sujet de l’exclusion d’André Onana.
Guy Bertin Nsigue : Dans leur club je ne suis pas sûr que ces joueurs font pareil. Un joueur peut faire une proposition. Mais je pense que si elle n’est pas acceptée, humblement il doit laisser. Parce que Rigobert Song n’est pas seul dans le staff. Il y a beaucoup d’autres entraîneurs. Je pense que avec ces mêmes entraîneurs ils essaient de discuter avant de faire des choix. C’est normal qu’un joueur qui a une certaine expérience propose des choses. Mais au point d’arrêter de jouer parce qu’on n’a pas accepté ses propositions moi je trouve que c’est, c’est un avis personnel c’est de l’indiscipline.
Maintenant ce que moi je reproche aussi à l’entraîneur du Cameroun, ou alors le sélectionneur c’est le fait de croire qu’il est encore footballeur. Il est avec des joueurs, il n’y a pas de distance avec les joueurs. Ça ne se fait pas. Un entraîneur créé une certaine distance avec les joueurs. Pour que le respect s’impose. Un enseignant ne peut pas venir en classe il joue avec ses étudiants et ses élèves c’est qu’ils ne vont pas faire leur devoir sachant le professeur ne leur fera jamais rien. Donc c’est que je reproche à notre sélectionneur. Il doit faire la transition. Il n’est plus joueur, il est maintenant encadreur et il doit avoir cette distance avec les joueurs. Bien-sûr il doit accepter la critique, il doit accepter les propositions des joueurs qui ont une expérience comme Onana. Onana c’est clair qu’il joue au football moderne, il comprend ses choses. Mais je pense que s’il y avait une distance, le joueur aurait accepté que ces critiques ne soient pas prises en compte et il allait jouer. C’est dû effectivement à cette distance là qui n’est pas créé entre les joueurs et le Staff.
Comment vous vivez donc cette situation ?
Guy Bertin Nsigue : Avec beaucoup de déception. On s’est dit qu’en 2022 on n’allait vivre une coupe du monde tranquille. Tranquille sur le plan des faits divers. Mais là je pense que comme en 2010, comme en 2014, malheureusement l’affaire Onana est venue plombée une fois de plus cette compétition. On ne peut dire que c’est dommage. Je ne sais pas si c’est une malédiction pour notre pays mais ça commence à faire un peu trop.
Propos décryptés par Rodrigue Djengoue.
